Qantador

Qantador est la première pierre du projet Artlud : plateforme sur internet de réflexion et d'achanges autour de jeux ludesthétiques inédits.

Caractéristiques d'un jeu ludesthétique :

• Singularité
• Très bonne jouabilité
• Esthétique graphique et relationnelle élevées
• Densité de contenu
• Pistes poétiques de réflexion / méditation / rêverie
• Niveaux de lectures multiples
• Adéquation et juste résonnance entre le fond (sujets abordés), la forme (représentations symboliques), et la structure (système dynamique sous jacent au jeu :règles et fonctionnement)

Support :

Médium du jeu : simulation par et pour le plaisir.

Il ne s'agit pas de réaliser un jeu, au sens d'une simple activité d'ordre physique ou psychique, soumise à des règles conventionnelles, à laquelle on s'adonne pour se divertir, tirer du plaisir et de l'amusement, mais de se servir du support du jeu afin d'en faire un outil dynamique à forte densité de contenu, facilement accessible, vecteur d'esthétique relationnelle et d'ouverture intellectuelle et imaginaire vers une connaissance poétique du monde et ce dans l'échange et le partage.

"  Un bon jeu doit être beau (...) l'amateur de jeu vidéo perçoit son hobbie comme un chox esthétique, dans le sens où le jeu doit, pour lui plaire, être un choc pour les sens et pour l'intellect ".  Introduction aux enjeux artistiques et culturels des jeux vidéos, Sébastien Genvo

Cyberespace :

Le cyberespace offre aux objets qui le constitue certaines caractéristiques tel que : interactivité, non-linéarité, perspectivisme (démultiplication des angles de vue), ubiquité, automatisation. Autrement dit c'est un espace qui offre aux utilisateurs une très nette souplesse d'action / participation / consultation autant en terme d'espace-temps, de maniabilité, de savoir que de contacts et d'interconnexions humaines.

" C'est un objet commun, dynamique, construit ou tout au moins alimenté, par tous ceux qui s'en servent (...). Le cyberespace offre des objets roulant parm les groupes, des mémoires partagées, des hypertextes communautaires pour la constitution des collectifs intelligents. (...) Une des fiertés de la communauté qui a fait le Net est d'avoir inventé, en même temps qu'un nouvel objet, une manière inédite de faire intelligemment société. (...) Les cybernautes n'ont pas besoin d'argent puisque leur communauté dispose déjà d'un objet constitutif, virtuel, déterritorialisé, producteur de lien et cognitif par sa nature même. ' Les technologies de l'intelligence, Pierre Levy

Le jeu ( simulation par et pour le plaisir) :

Le médium du jeu s'est avéré très intéressant pour ce projet car il offrait les possibilités de :

• Réaliser un système dynamique basé sur une interprétation de la physique quantique, et pouvant générer dans son utilisation de la séduction.
• Rendre les joueurs dépendants les uns des autres pour avancer dans leur but (proximité évidente).
• Offrir une ouverture vers un univers riche, complexe, singulier, et souvent aux abords ruguex, et ce par une approche ludique, conviviale et anthropomorphique.
• Proposer une conception relativiste des rapports et comportements humains, en mettant en avant certains, peut être encore plus complexes que les autres : les rapports amoureux, et en les faisant expérimenter théatralement par les joueurs.

Application dans le jeu :

 Le jeu part de l'idée que le principe de causalité ne peut s'appliquer qu'à la matière inerte en tant que telle, et prête de la vie ou de l'esprit aux particules élémentaires. Aussi, le comportement des joueurs / particules est fonction de trois types de paramètres simultannés :

• Paramètres déterministes que sont les règles, ainsi que le but du jeu.
• Paramètres indéterministes à l'échelle du jeu que sont les cartes masquées et le hasard des dés et plus ou moins du plateau amovible.
• Paramètres indéterministes que sont les rapports de séductions entre les joueurs / particules.

Et plus concrètement, les éléments tel que les pions, les cartes dans leurs utilisations et leur contenus, et une bonne partie des règles, ont été éléaborés de façon à rester le plus fidèle possible à la description générale des particules élémentaires dans leurs particularités et leur fonctionnements.

Citation :

" Dans sa formulation classique, le principe de causalité se confondait avec l'idée d'un déterminisme strict, comme sous la plume de Leibniz : " Rien ne se fait sans raison suffisante, c'est à dire que rien n'arrive sans qu'il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison suffisante qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. "

Toutefois, l'énoncé du principe de causalité a considérablement évolué au cours du temps. Après avoir joué un rôle essentiel dans la physique des XVII° et XVIII° siècles, le concept de cause a vu son importance décliner au XIX° siècle avec l'apparition de l'usage des probabilités en physique stastistique. Au XX° siècle, la physique quantique lui a porté le coup de grâce. En effet, l'usage que cette physique de l'infiniement petit fait des probabilités interdit qu'on puisse parler, à propos des processus quantiques, de cause au sens strict du terme. " Les tactiques de Chronos, E. Klein

Transposition dans les rapports humains :

 Points de vue :

• Souplesse de la pensée comme étant elle-même naturellement en superposition d'états voguant dans un champ d'impressions, d'idées et d'images plus ou moins floues, multiples, et contradictoires et réduisant ses possibilités, en fonction de ses interactions avec le monde extérieur. Plus le niveau d'interaction d'un individu est important (situation stressante ou dangereuse, idées, moeurs, doctrines fortes, rapport de séduction intense, multiplicité des sollicitations, flatteries, a priori, etc.), et plus son champ de conscience et d'ouverture sont restreints. 
• Interdépendances des rapports. les forces mentales quelqu'elles soient (émotions, énergies créatrice ou destructrice, désirs, etc.) n'existe que par des échanges, des rencontres et des interactions. 
• Impossibilité de prévoir avec certitude les évenements, les états, les rapports et les sentiments à venir. 
• Les rapports humains ne peuvent s'expliquer ni en terme de rapport causal, ni par un jeu de hasard pur, mais dans un mélange de déterminisme et d'indéterminisme qui fait voguer l'esprit en permanence de la certitude au doute en passant par le fil invisible du désir. 
• Cette impermanence des idées et des rapports réduit les attitudes (de combat, de haine, de mépris, de tolérance, de bonté, d'aval, d'indifférence, etc.) à des choix (conscients ou non ) d'esthétique sociale personnelle.

Citations :

 " La folie n'est pas en une personne, mais dans le réseau de relations auquel elle participe. " Cooper

" La séduction, elle, est ce qui précipite les termes l'un vers l'autre, ce qui les réunit dans leur maximum d'intensité et de charme, et non ce qui les confond dans leur minimum d'intensité. " De la Séduction, J. Baudrillard

Préliminaires :

Ce projet est parti d'un questionnement autour de l'idée d'une boite noire. Une boite opaque et hermétiquement fermée.

• Que peut-elle contenir ?
• De l'air ? De l'absence ? Du vide ?
• Est-elle pleine de vide ?
• Est-elle pleine d'elle même ? De ses propres composants ?
• Le vide ne doit-il pas n'avoir ni contenu, ni contenant ?
• On peut affirmer qu'il s'agit d'inconnu et d'invisible, on peut aussi imaginer qu'il s'agit d'un univers parallèle.
• Une chose n'existe-t-elle qu'à partir du moment où l'on peut l'observer ?
• Si l'on ouvre la boite ou que l'on observe par un autre dispositif ce qu'elle contient, peut-on affirmer que le résultat de notre découverte correspond bien à ce que la boite  contenait avant observation ?
• Autement dit, ce qu'il y a dans la boite se transforme t-il lorsqu'il est observé ?
• Ou l'observation n'est-elle pas qu'une représentation du contenu de la boite, qui est fonction de ses propres paramètres à elle ? (cf. objectivité faible et forte)

Physique quantique :

 Or, la physique quantique, étant une des branches de la physique qui s'occupe notamment de la science du tout petit (les particules élémentaires), refuse de prendre modèle sur la réalité telle qu'on la voit ; s'oppose à la physique classique, et se distingue par ses théories probabilistes et non déterministes. Un chat pouvant être non plus seulement mort ou vivant, mais à la fois mort et vivant (cf. paradoxe du chat de Shrödinger).

Exemples de principes généraux (cf. glossaire) :

• La dualité onde-corpuscule
• Le principe de superposition
• Le principe d'incertitude d'Heisenberg

 Et plus particulièrement liés à l'étude des particules élémentaires :

• Interactions
• Effet tunnel
• Non séparabilité
• Antiparticules

Citation :

"  Récemment, on a découvert des propriétés  analogues à l'étrangeté, qui sont conservés dansles réactions nucléaires rapides mais violéesdans les désintégrations lentes. Ce sont le " charme " et la " beauté ", et l'on s'attend à en trouver bientôt une autre, déjà baptisée " vérité ". On désigne l'étrangeté, le charme, la beauté, la vérité sous le nom générique de saveur. " Encyclopédie Universalis